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8 mars et femmes dans l’entreprise : les expériences de l’équipe Makerist

[Avertissement relatif au contenu : cet article contient, entre autres, des témoignages sur le sexisme et le harcèlement sexuel]

Le 8 mars est la Journée Internationale des Droits des Femmes, un jour pour rendre hommage aux réussites des femmes, se donner de la force pour celles à venir, sensibiliser et revendiquer.

Pour Makerist, c’est une date qui compte tout particulièrement, à laquelle nous aimons contribuer pour amplifier la voix de la cause féministe et mettre l’accent sur les choses que nous voulons voir changer dans le monde dans lequel nous évoluons.

Les femmes représentent 81% de l’équipe Makerist, 75% de nos managers et 99% de nos créateurs.rices partenaires et client.es. Alors naturellement, nous avons différents sujets à amener sur la table en ce 8 mars, mais qui se doivent d’être d’actualité toute l’année.

Dans cet article certaines de nos collègues partagent leur expérience en tant que femmes dans la vie professionnelle. Des expériences individuelles, mais qui sont légitimes et représentatives. Elles racontent leurs expériences positives et inspirantes, mais abordent aussi l’inégalité salariale, la discrimination et le sexisme au travail.

L’expérience du genre dans le monde du travail selon les employées Makerist

Les mots de Debby

Peux-tu nous parler d’une expérience positive que tu as vécue en tant que femme dans un environnement professionnel, à Makerist ou ailleurs ?

Chez Makerist, j’apprécie l’ambiance générale partagée avec beaucoup de personnes inspirante et motivantes, et le fait qu’un si grand nombre de femmes travaille dans notre entreprise. L’effort fourni pour passer à l’écriture inclusive sur le site allemand a été une étape importante pour moi

Peux-tu partager avec nous une expérience négative cette fois que tu as vécue dans un contexte professionnel ?

Il y a quelques temps, quand je travaillais comme serveuse pour financer mes études, il y avait beaucoup de clients qui m’abordaient de manière inappropriée. Un des clients réguliers me répétait souvent que je ressemblais à cette jolie fille dans Mamma Mia, et à commencer à me surnommer Amanda (d’après le nom de l’actrice, Amanda Seyfried). Je réagissais en rigolant, mais c’était en réalité très intimidant et malaisant.

Quelles seraient tes recommandations pour rendre l’environnement professionnel plus inclusif pour les femmes mais aussi les autres identités de genre ?

Faire l’effort de passer au langage inclusif et non-genré est important car le langage et les mots ont un pouvoir très fort. C’est aussi une bonne première étape vers l’égalité des genres : arrêter les écarts de salaire basés sur les différences de genre, mettre en place des formations pour sensibiliser à la question du genre et pour apprendre qu’il existe des privilèges, du sexisme, du racisme…

Les mots de Catherine

Peux-tu nous parler d’une expérience positive que tu as vécue en tant que femme dans un environnement professionnel, à Makerist ou ailleurs ?

Je pense que c’est chez Makerist que je me suis vite sentie le plus à l’aise, notamment en tant que femme. Il y a de la bienveillance, de la confiance (on accède à des responsabilités rapidement) et de l’écoute vis à vis de l’inclusion.

Peux-tu partager avec nous une expérience négative cette fois que tu as vécue dans un contexte professionnel ?

J’ai eu des remarques sexistes du type “elle doit avoir ses règles” ou “tu devrais porter des robes moulantes plus souvent”

Quelles seraient tes recommandations pour rendre l’environnement professionnel plus inclusif pour les femmes mais aussi les autres identités de genre ?

L’écoute dans un premier temps, puis l’action. Donner la parole aux personnes concernées, “s’éduquer” et “éduquer” les employé.es.

Les mots de Lu

Peux-tu nous parler d’une expérience positive que tu as vécue en tant que femme dans un environnement professionnel, à Makerist ou ailleurs ?

Chez Makerist ainsi que dans l’une de mes expériences précédentes, je vis majoritairement des moments positifs. J’ai eu la chance de travailler avec des managers et responsables d’équipe qui étaient et sont actuellement des managers bienveillant.es : ils/elles partagent leurs connaissances, me soutiennent, me récompensent quand c’est nécessaire, me font des retours positifs et constructifs et me donnent des responsabilités.

Je chéris les échanges autour des pensées féministes dans l’équipe et le soutien respectif que nous nous apportons plutôt que d’être dans une situation de concurrence malveillante. Au cours des dernières années, j’ai découvert plusieurs modèles de personnes qui m’ont inspirée et encouragée et qui souhaitent mettre un terme au patriarcat autant que moi. Ce que je préfère : la communication ouverte et bienveillante ainsi que la solidarité.

Peux-tu partager avec nous une expérience négative cette fois que tu as vécue dans un contexte professionnel ?

Voici une expérience négative que j’ai vécue dans un environnement professionnel : pendant une réunion avec un partenaire externe, nous étions un groupe et regardions des exemples de photos sur un site, parlant au sujet du style photographique des photos. L’un des hommes présents a fait un commentaire déplacé et inapproprié au sujet de l’apparence de l’une des mannequins, en disant que la femme sur la photo n’était pas son genre.

Le commentaire sexiste a objectifié la femme sur la photo et l’a dégradée, la rendant uniquement utile à plaire (ou non) aux hommes. J’ai précisé que ses goûts en matières de femmes n’avaient rien à faire avec le sujet de la réunion mais je regrette de ne pas avoir été plus directe et de ne pas lui avoir dit à quel point son commentaire était sexiste et non-professionnel.

Ce qui m’aurait aidée dans cette situation aurait été que d’autres personnes de la réunion me soutiennent et lui signalent son commentaire déplacé. Des incidents comme celui-ci prouvent à quel point nous sommes encore loin d’une société égale et paritaire entre les hommes et les femmes, sans forme de sexisme. Tant que les gens considéreront ce comportement comme normal et n’auront pas peur de recevoir des critiques ou d’être exclus lorsqu’ils auront des comportements ou réflexions misogynes, nous n’avancerons pas. Il y a encore tant à faire.

Quelles seraient tes recommandations pour rendre l’environnement professionnel plus inclusif pour les femmes mais aussi les autres identités de genre ?

Nous avons constamment besoin de rappeler l’importance du féminisme. Tant que les gens de tout genre, en incluant les personnes non-binaires, ne sont pas égaux, nous avons besoin de féminisme. Ainsi, nous devons reconnaître et admettre qu’il existe différentes expériences vécues et les identités intersectionnelles de tout un chacun.

Afin de rendre le monde plus inclusif pour tous les genres, pour commencer, le langage doit être plus inclusif et neutre pour que chacun.e se sente représenté.e. Des prochaines étapes sont d’inclure la diversité et le féminisme dans les valeurs principales des entreprises et de développer la culture de l’allié.e. Créer une culture inclusive doit être une décision soutenue et renforcée par l’équipe de management afin que les ressources nécessaires soient mises en place et que cela s’aligne avec l’entreprise et ses projets.

Les mots de Christie

Peux-tu nous parler d’une expérience positive que tu as vécue en tant que femme dans un environnement professionnel, à Makerist ou ailleurs ?

J’ai eu une expérience très positive quand je travaillais dans une banque. La majorité de mes collègues étaient des femmes. Il y avait un très bon esprit d’équipe et je vois toujours certaines de mes collègues de l’époque.

Peux-tu partager avec nous une expérience négative cette fois que tu as vécue dans un contexte professionnel ?

J’ai travaillé comme stagiaire dans une entreprise. L’un de mes collègues a fait une remarque déplacée et sexiste sur l’un de mes tee-shirts (basique pourtant). Une autre personne m’a dit qu’il s’agissait d’une blague. Je ne sais pas si tout le monde considère ce comportement comme normal ou s’ils/elles étaient juste habitué.es… mais personne n’a réagi. Je me suis sentie seule comme jamais auparavant au travail.

Quelles seraient tes recommandations pour rendre l’environnement professionnel plus inclusif pour les femmes mais aussi les autres identités de genre ?

C’est très simple mais je pense qu’un environnement de travail est inclusif à partir du moment où il est composé de personnes diverses et ouvertes d’esprit.

Les mots d’Holly

Peux-tu nous parler d’une expérience positive que tu as vécue en tant que femme dans un environnement professionnel, à Makerist ou ailleurs ?

Dans l’une de mes précédentes entreprises, j’ai travaillé de près avec la PDG lors de mes missions quotidiennes. Cette expérience a été si inspirante et m’a permis de mieux comprendre comment agir et travailler dans un environnement majoritairement dominé par les hommes (les start-up techs) grâce à elle. J’ai beaucoup appris.

Peux-tu partager avec nous une expérience négative cette fois que tu as vécue dans un contexte professionnel ?

Pour un poste précédent dans une start-up tech, le ratio hommes/femmes était d’environ 8 pour 1, ce qui a rendu l’environnement de travail bien moins agréable. Ce qui veut aussi dire que pour ce poste, on attendait de moi que je me comporte “comme un homme” dans les meetings importants afin d’être entendue et respectée (continuer de parler lorsqu’on me coupe la parole, donner mon avis en parlant fort en plein milieu des discussions…).

De plus, une autre collègue et moi-même qui n’avions pas d’enfant, étions souvent appelées à la rescousse pour nous occuper des enfants de nos collègues – lorsqu’ils/elles étaient au bureau – bien que nous n’avions pas d’enfant nous-mêmes et que plusieurs de nos collègues masculins en avaient et auraient été plus qualifiés pour s’en occuper.

Quelles seraient tes recommandations pour rendre l’environnement professionnel plus inclusif pour les femmes mais aussi les autres identités de genre ?

L’un des moyens les plus utiles pour l’équipe de management et de penser à un modèle tolérant et des pratiques inclusives AVANT que les employé.es ne les réclament. Cela peut être aussi simple que mettre des décorations au bureau pour la Pride ou mettre en lumière le Black History Month , par exemple.

Les mots de Méli

Peux-tu nous parler d’une expérience positive que tu as vécue en tant que femme dans un environnement professionnel, à Makerist ou ailleurs ?

Je me sens safe à Makerist, plus que dans certaines autres structures. Je trouve que l’on me donne la parole et qu’on laisse de la place pour les idées. Du coup, j’ai l’impression d’être moi-même. Je suis fière de travailler dans une entreprise composée d’un si grand nombre de femmes. Parce que nous avons vécu des expériences communes, nous pouvons échanger sur le féminisme ou mettre en place des projets autour de valeurs communes sans avoir peur que cela dérange. Je trouve que se sentir écoutée et comprise développe la créativité et l’envie d’en faire de plus en plus dans mon travail au sein de l’entreprise. Je pense que Makerist considère la question de l’inclusivité comme légitime et sera toujours de bonne volonté pour travailler davantage sur celle-ci (sur des questions de genre ou autre).

Peux-tu partager avec nous une expérience négative cette fois que tu as vécue dans un contexte professionnel ?

On m’a souvent appelée “Miss” lors d’expériences professionnelles antérieures, et cela me dérange. Je pourrais parler d’autres expériences négatives et plus flagrantes que j’ai vécues, comme des propos ouvertement misogynes en réunion ou un manager sénior beaucoup trop tactile et invasif avec moi lors de mon premier job à la sortie du lycée, mais j’ai envie de parler d’un exemple beaucoup plus insidieux et donc très dur à combattre.

Ce fameux “Miss”, prononcé par beaucoup d’hommes en entreprise. Souvent, on me dit que ce n’est pas méchant, que c’est affectif, qu’il ne faut pas voir le mal partout… Sauf que pour moi, c’est très fatiguant d’être ramenée à ce genre de petits noms. Ils minimisent et infantilisent, alors même que l’on peut se donner beaucoup de mal en tant que femmes pour être prises au sérieux, à notre juste valeur, pour notre travail et notre apport dans le cercle professionnel. A tous.tes ceux.elles qui pensent que “Miss” est affectueux : je ne me retrouve en rien dans ce terme. Je préférerai toujours que l’on m’appelle par mon prénom.

Dans la vie professionnelle je m’attends à avoir une conversation d’adulte à adulte, et un surnom genré n’a rien à faire la dedans, surtout que c’est souvent unilatéral… Ce qualificatif est déstabilisant et m’a dérangé dans toutes les situations professionnelles : au détour d’une conversation ou lors d’une réunion composée majoritairement d’hommes, lorsque me sentant déjà bien invisible car nouvelle, mon seul propos a été balayé par un bref regard couronné d’un “miss”. Je n’ai pas envie que l’on s’adresse à moi d’une manière particulière parce que je suis jeune, parce que je suis une femme ou tout autre critère. Je ne pense pas qu’il existe un tel équivalent pour s’adresser aux hommes dans un contexte d’entreprise, et je pense que cela est très révélateur.

N.B : marche aussi pour “ma belle” “ma cocotte” etc…

Quelles seraient tes recommandations pour rendre l’environnement professionnel plus inclusif pour les femmes mais aussi les autres identités de genre ?

Je pense que les personnes devraient écouter davantage. Accepter les expériences de chacun.e, écouter lorsqu’une personne parle d’une situation qui la concerne directement et ne pas se positionner en Monsieur et Madame je sais tout. Ce n’est pas parce que l’on n’a jamais vécu une expérience ou que l’on ne s’apparente pas à une certaine identité, qu’elles n’existent pas ou ne sont pas légitimes. Tout le monde doit pouvoir se sentir écouté.e, représenté.e, y compris dans la sphère professionnelle.

Lorsqu’une personne fait part de ses sentiments face à une situation qui l’a dérangée, notamment une expérience oppressante par rapport à son genre, il faut savoir l’accueillir en humilité et se remettre en question. C’est très difficile de savoir que l’on sera moqué.e, débattu.e si jamais on ose s’opposer à une situation oppressante/humiliante. J’ai personnellement déjà laissé passer des commentaires que je trouve désobligeants, misogynes ou sexistes, par manque de courage à ce moment là. Je savais très bien que je n’allais pas être écoutée si j’exprimais mon ressenti ou qu’on allait me rire au nez et me faire passer pour la pénible de service, et je n’avais pas le courage. Ce genre de phénomène est révélateur d’un climat qui ne peut pas être sain pour tout le monde – et est donc tout le contraire d’un management bienveillant.

Dans la sphère professionnelle, nous avons à faire avec une multitude de personnes, avec des expériences, des personnalités & identités différentes. Négliger la représentation de certaines est contre-productif. En ce qui me concerne, les efforts d’inclusivité d’une entreprise est clairement un critère de choix, qui pourrait me faire préférer travailler dans une entreprise plutôt qu’une autre (mais on n’a malheureusement pas souvent le luxe d’un tel choix).

Les mots de Sarah

Peux-tu nous parler d’une expérience positive que tu as vécue en tant que femme dans un environnement professionnel, à Makerist ou ailleurs ?

Chez Makerist on m’a rapidement confié des responsabilités malgré mon jeune âge. J’étais très motivée et ambitieuse et l’équipe dirigeante m’a aidée à manager ma première équipe, m’a permis d’assister à des formations de managers et m’a beaucoup guidée dans cette étape. Je me suis sentie soutenue et appréciée. Makerist est une entreprise très majoritairement composée de femmes (dirigeantes ou non) et je n’ai senti aucun sexisme lors de ma prise de position – cela devrait être la norme bien entendu mais je ne sais pas comment cela se serait passé dans une autre entreprise.

Peux-tu partager avec nous une expérience négative cette fois que tu as vécue dans un contexte professionnel ?

Lors de l’un de mes premiers stages, l’accueil a été glacial et j’ai failli démissionner au bout de quatre jours. Je pense notamment à deux expériences. La première : c’était mon premier jour de stage, j’étais jeune et dans un pays étranger – la première réunion du matin concernait les projets en cours et je me suis sentie invisible. Le manager de l’équipe n’a pas pris le temps de m’accueillir, me présenter à mes collègues ou m’expliquer les projets en cours. Je ne demande pas une longue introduction, quelques mots auraient suffi ! Je ne me suis pas sentie bien accueillie. J’étais une des seules femmes de l’équipe.

La deuxième : au bout de quelques semaines difficiles, j’ai pris une pause déjeuner un peu plus longue que la normale. Mon manager m’a précisé que cela ne devait plus se reproduire. Bien entendu, il m’arrivait de rester plus tard le soir et je ne l’ai jamais entendu me demander de partir plus tôt, étrangement. Je me suis sentie infantilisée et jugée, rabaissée. Ces deux expériences peuvent ne pas s’apparenter à du sexisme direct mais je vois dans tous les cas ces deux exemples comme une preuve de domination de mon manager (masculin) d’alors.

Quelles seraient tes recommandations pour rendre l’environnement professionnel plus inclusif pour les femmes mais aussi les autres identités de genre ?

Pour moi il est primordial que les femmes soient davantage représentées à des postes de direction dans toutes les entreprises. Pour que cela se fasse dans les meilleures conditions, c’est toute l’éducation des enfants puis des adolescent.es/étudiant.es qui est à repenser et bien-sûr le système scolaire pour ne plus orienter les enfants vers des métiers selon leur genre (métiers d’ingénieurie pour les garçons…).

Pour commencer, des exemples de femmes ou personnes non-binaires dirigeantes devraient davantage être mis en avant pour inspirer et encourager les mentalités à changer. Une deuxième recommandation serait de durcir les peines pour tout type de sexisme, agressions sexistes ou sexuelles en entreprise. Pour beaucoup de personnes encore, cela est un acte banal, voire anodin, et certaines actions sont bien trop acceptées.

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